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La mobilisation continue

Salim YEZZA fait appel de sa condamnation

Malgré la mobilisation et les appels répétés à la raison, le Tribunal de Ghardaïa a finalement prononcé une peine d’un an de prison (avec sursois d’exécution) assorti d’une amende de 100 000 DzD.

Me Zerguine, l’avocat de Salim YEZZA, a tout de suite annoncé l’introduction d’un appel dans les délais impartis. Dans le même temps, Il a annoncé la saisine des "deux rapporteurs spéciaux de l’ONU en l'occurrence M. Michel Forest, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des Droits de l'homme ; ainsi que M. David Kaye, rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression.". Me Zrguine a insisté sur la détérioration de l’état de santé de Salim Yezza depuis son incarcération. Un état de santé fragile du fait de son exercice par le passé du métier de la taille de pierre.

Salim Yezza a quitté la prison de Ghardaïa en début d’après-midi du mardi 07 août. Outre ses défenseurs, des militants l’y avaient attendu depuis l’énoncé du verdict. Parmi eux, des personnalités ntinuequi ont déjà eu à comparaître devant la juridiction de Ghardaïa ou qui ont été réprimées dans cette région. Hamid Ferhi et Fethi Gheras, tous deux du MDS ; Kameleddine Fekhar et Kacem Soufghalem, militants Mzab ; et bien d’autres.

Salim a quitté Ghardaïa et a rejoint sa famille. Dans un premier temps il entend se consacrer à la préparation du 40ème jour de défunt père. Bien qu’il puisse se rendre immédiatement en France, il semble que cela n’est pas à l’ordre du jour.

Nous avons été plus de 300 à signer la pétition pour l’arrêt des poursuites contre ce Citoyen. Simples citoyens, personnalités politiques, journalistes, écrivains, avocats… Cela fait très longtemps qu’une pétition n’a pas eu un tel écho qualitatif. En elle-même, elle est un acquis. D’autant que la mobilisation pour l’acquittement de Yezza, mais aussi pour la libération de Merzouk Touati et d’autres victimes de l’arbitraire doit s’amplifier. Dans de telles initiatives, il ne me semble pas qu’il y ait place à congratulations et à remerciements.

Nos actions communes ont participé à l’établissement d’un rapport de force un peu moins défavorable à la Liberté et à la Justice. Mais nous devons redoubler d’efforts.

Très cordialement à tous.

Appel à l'acquitement de YEZZA

Collectif des militants du mouvement Amazigh

Déclaration

Salim Yezza, le militant de la cause amazighe, vient d’être condamné par le tribunal de Ghardaia à une peine d’une année avec sursis et 100 000 DA d’amende pour avoir exprimé une opinion sur sa page facebook en 2014 concernant les événements tragiques qui ont secoué cette ville.

Ce jugement inédit dans les annales de la justice algérienne suscite moult interrogations. Au-delà des vices de forme constatés tout au long de la procédure judiciaire, la condamnation de Salim Yezza est aussi étonnante qu’inique puisqu’il est accusé d’avoir contribué et incité aux troubles de Ghardaia alors qu’il n’a jamais mis les pieds dans cette ville.

Ce qui nous amène à penser que cette affaire n’est qu’une autre forfaiture du pouvoir et une mise en scène montée de toutes pièces en vue de nuire aux militants activistes du combat identitaire d'un côté et de les utiliser dans des luttes de clans qui ne les concernent nullement d'un autre côté.

Sinon, pourquoi ouvrir le dossier des événements douloureux du Mzab aujourd’hui, surtout que le calme est revenu dans cette région et que les deux communautés mozabite et châamba ont retrouvé cette entente scellée depuis des siècles ?

Pourquoi la justice n’a pas convoqué toutes les personnes ayant émis une opinion et/ou mis en cause des responsables dans la tragédie du Mzab, bafouant ainsi deux principes fondamentaux de l’institution judiciaire, à savoir l’impartialité et l’égalité devant la loi ?

Si nous nous élevons contre cette condamnation injuste, nous lançons un appel à la classe politique algérienne et à l’opinion nationale pour soutenir nos démarches visant l’acquittement pur et simple du citoyen Salim Yezza dans cette affaire et mettre un terme aux poursuites aussi injustifiées que cocasses qui discréditent la justice de notre pays.

Les signataires :

Brahim Tazaghart, écrivain, militant de l'Algérianité
Salim Guettouchi, universitaire et journaliste
Djamel Ikhloufi, inspecteur de formation
Imad Hanachi, journaliste
Mohand Ait Ighil, écrivain et dramaturge
Salim Lounici, enseignant universitaire
Salim Souhali, écrivain et artiste
Mohamed Merdaci, écrivain chercheur dans le patrimoine amazigh
Messaoud Bouras, ex-animateur du MCA
Rebiai Mebarki, animateur associatif
Hamid Saoudi, animateur associatif
Malek Houd, poète et nouvelliste
SadokKbairi, chercheur en informatique
Yacine Merchiche, enseignant à la retraite
Hamdane Meraihi, enseignant à la retraite
Djamel Guettala, militant associatif
Nadhir Djebbar, artiste et enseignant de tamazight
Djamel Merabet, militant de Tamazight
Omar Berdoudi, militant associatif

 

Des médias ont parlé de la mobilisation

Merzouk Touti est à son 33ème jours de grève de la faim

Il est en grève de la faim depuis 33 jours

Que reproche-t-on à Merzouk Touati ?


Merzouk Touati est à son 33ème jour de grève de la faim pour protester contre sa condamnation. Sept ans de prison ferme, telle est la peine qui lui a été infligée par une justice aux ordres pour une accusation farfelue et fabriquée de toutes pièces, celle de l’atteinte à la sacro-sainte sécurité d’État.
 
Le blogueur avait interviewé une source, supposée ou réelle, israélienne pour mettre en relief les mensonges et la duplicité du discours du régime algérien qui entretiendrait des relations et des échanges secrets et non officiels avec l’État israélien. Un entretien qui avait été réalisé à la suite des événements de Bejaia où les manifestants avaient été accusés, comme à l’accoutumée face à toute contestation et pour les discréditer, par le pouvoir et ses relais médiatiques d’être à la solde du sionisme.

Merzouk Touati a touché ainsi à une fibre sensible, qui est l’instrument de propagande du régime devenu au fil de temps un mensonge d’État. Et c’est ce mensonge que Merzouk Touati a manifestement dévoilé. C'est vrai, le pouvoir algérien est foncièrement, comme ses relais médiatiques, ses prêches officiels du vendredi, ses programmes télé et ses manuels scolaires, antisémite et anti-juifs, mais pas antisioniste, il entretient depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir des relations non officielles avec l’État israélien.


L’Algérie de Bouteflika avec Israël


Rappelons-nous, la visite organisée en juin 2000 d’une délégation de journalistes et d’universitaires algériens en Israël où ils avaient rencontré à Jérusalem David Lévy, le ministre des affaires étrangères israélien. Souad Azzouz, l’actuelle femme de Anis Rahmani et sa directrice du journal Ennahar, faisait partie de la délégation. Le Président Bouteflika avait accusé à l’époque les membres de la délégation de « haute trahison » et promis de les traduire à leur retour en justice et de les déchoir de leur nationalité. « Nous ne sommes pas d’eux et ils ne sont pas de nous et il appartient au peuple algérien de les juger », avait-il clamé devant le parlement tunisien de Zine El Abidine Ben Ali.

C’est à partir du journal Le Matin qu’il y avait eu la première riposte, une déclaration de soutien aux journalistes, l’installation d’un comité de soutien, que j’avais présidé en personne, et l’organisation d’un sit-in au niveau de la Maison de la Presse Tahar-Djaout, auquel une foule nombreuse avait pris part. C’était une position de principe, car certains membres de la délégation avaient été floués sur la partie à l’origine de l’initiative en collaboration avec l’organisme organisateur de la visite.

À voir la liste des autres membres, ceux qui avaient démarché pour composer la délégation et la chapeauter, il sautait aux yeux que le DRS était derrière en vue de leur proximité affichée avec Ben Aknoun, le siège de la défunte institution dédiée à l’information.

Cette visite aurait été une tentative de DRS pour faire capoter les rapprochements de Bouteflika avec les officiels Israéliens et son plan de normalisation. Car elle intervenait presque un an (juillet 1999) après la fameuse poignée de main entre Bouteflika et le Premier ministre israélien de l’époque, Ehud Barak, en marge des obsèques de Hassan II, le roi du Maroc. Il s’agissait de la première rencontre publique entre un dirigeant algérien et un dirigeant israélien. Selon une dépêche AFP, le Président Bouteflika avait ensuite rencontré en octobre 1999 le ministre israélien de la Coopération régionale, Shimon Peres, ainsi que le ministre de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, lors d’un forum organisé dans l’archipel des Baléares, indique le quotidien Yédiot Aharonot. Ce même quotidien avait à cette occasion publié une interview du Président algérien, qui avait évoqué une « possible » coopération économique avec l’État hébreu. Et en décembre de la même année, le journal français Le Monde avait fait état de la visite en Algérie, du 15 au 25 octobre, « d’une délégation israélienne de haut niveau ». On se souvient de l’invitation officielle faite quelques mois après par Bouteflika au chanteur Enrico Macias, lors de sa visite officielle en juin 2000 en France.

Il y avait même des rumeurs par la suite, pendant le printemps noir, en 2001, font état de l’importation par l’Algérie des bombes lacrymogènes d’Israël.

Le régime de Bouteflika n’entretient pas seulement des relations semi-officielles avec l’État israélien, mais il réprime toute contestation dénonçant la normalisation des relations avec l’État hébreu, et par-delà, la complicité d’autres pays avec l’occupant israélien. Sinon, comment peut-on qualifier les excuses présentées par Ahmed Ouyahia, le Premier ministre algérien, aux Saoudiens à la suite de la banderole (le tifo) soulevée par les supporters de l’équipe locale de Ain M’lila fustigeant le transfert par le président Trump de l’ambassade américaine à Jérusalem avec la bénédiction de Mohamed Ben Selmane, le prince héritier saoudien.

A-t-on entendu une déclaration algérienne dénonçant la normalisation et la convergence avec l’Israël prônée par les Saoudiens afin, dit-on, de faire face à « l'ennemi commun » iranien ?

Bien sûr que non ! À l’instar des islamistes, il est manifeste que le régime algérien verse dans l’antisémitisme, l’anti-juif, comme l’antichristianisme ou l’anti-chiite ou l’anti-Ahmadite et jusqu’à l’anti-ibadite. En clair, contre tout ce qui est différent de sa vision sur le plan de la foi religieuse ou de sa pratique. Il instrumentalise son antisémitisme pour sa propagande interne et il se nourrit de la confusion entretenue entre le sionisme, le colonialisme israélien, et les juifs. C’est la même manière qu’utilisent les islamistes - dont les wahhabites - qui ne s’attaquent jamais à la colonisation israélienne, mais aux juifs. Il y a comme une alliance sacrée entre les islamistes et les sionistes, chacun s’alimente de l’autre en occultant la nature réelle du conflit, qui est celle de l’occupation.

Youcef Rezzoug

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