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Sidi Said et pas Sidhoum Said ou Sidsen Said

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L’égaré de Londres, engraissé comme un canard, s’en prend au patronyme du patron de l’UGTA. “Sidhoum Said” dit-il, comme si dans sa perfide bouche cette dérision pouvait être en résonance avec une quelconque affirmation émancipatrice. Même en caricature, un vassal consentant ne sera jamais un libérateur.

Cette boutade, qui peut paraître banale. Elle est en fait un élément de la vaste agression permanente qui vise notre société. Une agression dont le nom est la néo-islamisation (el fath el Djadid). Elle fait partie d’une tentative de déstructuration agressive de notre sociologie. Les plus réactionnaires des Ulémas des années trente avaient amorcé ces attaques contre l’Islam populaire, sufi et confrérique, qui structure les segments traditionnels de nos sociétés nord-africaines et subsahariennes.

Le nouvel islam qu’ils veulent imposer passe par la défiguration de nos fêtes ; la chosification de nos sœurs, le travestissement de nos obsèques. En un mot, ils travaillent à la dévalorisation de nos traditions et leur enterrement.

De Londres, faisant croire que lui n’aurait de maître que son Dieu, alors que nous savons tous qu’il est le servile serviteur de ses Émirs, il s’en prend aux At Sidi Said. Mais, qui sont les At Sidi S’îid ?

Les At Sidi S’îid sont un ensemble de petits hameaux à la périphérie de Tala Bwudi (Ain El Hammam – Ex Michelet). Historiquement rattachés à Taourirt Menguellet, ces hameaux sont habités par des populations Imravden. En Kabylie, cette notion renvoie bien plus à des fonctions sociales qu’à un statut de caste. Les fonctions que remplissaient les Imravden dans la société traditionnelle se rattachaient à l’érudition et aucunement à la généalogie. Amraved peut être éducateur, imam, conciliateur ou arbitre. Amraved ne vient pas d’ailleurs, mais il est généralement issu d’une famille nombreuse dont le labeur de bras nombreux a permis de financer les études du benjamin. C’est donc le Kabyle qui en s’arrachant au dur travaille de la terre devient Amraved.

Dans le cas des At Sidi S’îid, cette fonction a été poussée très loin, jusqu’à une forme de proto-institutionnalisation. Ce au sein de leurs hameaux que se trouve le fameux Assekif Netmana. Ce sanctuaire où toute personne pouvait trouver protection et salut, quelle que fût la raison de son refuge. C’est là que le poète troubadours, Si Muh Umhend, a trouvé refuge, lui l’impénitent amateur d'opium, à la poésie grivoise et sarcastique a trouvé refuge chez les At Sidi S'îid, alors que chez les maitres de l'égaré il aurait été décapité et son corps jeté aux rapaces.

Je sais très bien ce qu’est Madjid Sidi Saïd, l’un des douze salopards comme dirais un Tizi-Ouzouen. Mais sa détestation ne doit pas aveugler et surtout pas valider des menées contre notre société. L’égaré de Londres sait ce qu’il fait lorsqu’il lance cette pique, il sait ce qu’il fait lorsqu’il demande de ne pas brandir le drapeau unitaire nord-africain. Ce charognard est un semeur de guerres civiles et l'une de celles qu'il rêve mettrait aux prises Kabyles et Imravdhen.

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