Publié le
Ahmed BADAOUI était en 2005 inspecteur divisionnaire des douanes. En tant que secrétaire général, il était à la tête du syndicat d’entreprise. De plus, il était le porte-parole d’une tentative d’autonomisation de structures syndicales de l’UGTA. Cela lui a valu d’être sanctionné. Non seulement il a été suspendu de ses fonctions, sans salaire ni indemnités, mais il a dû faire face au courroux de l'administration des douanes. Ahmed BADAOUI, a fait l’objet d’un véritable harcèlement. Son administration lui intente près d’une dizaine de procès pour “outrage”, “diffamation”, “atteinte à corps constitués”, “trouble grave à l’ordre public”… Toutes les procédures introduites contre lui, sur la base de dossiers fantaisistes, ont abouti à des relaxes ou des classements purs et simples. Mais ses démarches pour obtenir sa réintégration ont-elles aussi buté sur des fins de non-recevoir.
Sur le plan syndical, en 2006, pour “manquement au règlement et aux statuts de la centrale syndicale”, la bureaucratie UGTA, dont il était membre de la commission exécutive nationale, l’exclut de son Conseil National.
“Un dictateur est tombé aujourd’hui, et Ghenouchi essaye de sauver le système. Espérant que le tour des autres suivra, souhaitant tout ce mal à notre pays en espérant que cette contagion atteigne les portes d’Alger”
En 2011, le vendredi 14 janvier, à la faveur de la “révolution du jasmin”, envoie un SMS à ses contacts : “Un dictateur est tombé aujourd’hui, et Ghenouchi essaye de sauver le système. Espérant que le tour des autres suivra, souhaitant tout ce mal à notre pays en espérant que cette contagion atteigne les portes d’Alger”. Puis, dans le sillage des émeutes de “’huile et du sucre”, il envisage d’organiser une réunion dans le cadre de l’association des libertés syndicales (ALS). Il envoie un SMS à des syndicalistes, mais aussi à des journalistes. Ahmed BADAOUI est arrêté le 21 janvier. La police saisie ses équipements électroniques et recherche le fameux SMS. Il subit plusieurs jours d’interrogatoire. Le 26 du même mois, il est présenté devant le procureur du tribunal de Bir Mourad Raïs qui a requis son incarcération immédiate. Mais, présenté devant le juge, il fut placé sous contrôle judiciaire. Désormais, un dimanche sur deux, Ahmed BADAOUI doit se rendre chez le juge de la deuxième chambre du tribunal de Bir Mourad Raïs pour signer sa feuille de présence.
“il tente de peser sur le cours du XII congrès de l’UGTA et agit au sein du comité national de réappropriation et de la sauvegarde (CNRS). Collectif qui, entre autres choses, réclame le départ de Abdelmadjid Sidi Saïd”
Pour autant, BADAOUI n'a pas cessé son engagement. Il continue son engagement pour l’autonomie syndicale. En 2014 notamment, il tente de peser sur le cours du XII congrès de l’UGTA et agit au sein du comité national de réappropriation et de la sauvegarde (CNRS). Collectif qui, entre autres choses, réclame le départ de Abdelmadjid Sidi Saïd et la « refondation » de la centrale syndicale. Il participe aussi à concertations politiques dont celle connue sous le nom de “Moubadara”. Présent dans de nombreuses mobilisations de la société civile, Ahmed BADAOUI reste présent dans de nombreux combats et demeure solidaire de toutes les luttes démocratiques.
Son contrôle judiciaire dure depuis ... 9ans !!
Du même auteur
Dans la même catégorie